Publié le 11 mars 2025 Prévention et Sécurité au Travail
Les exosquelettes font partie des NTAP « Nouvelles Technologies d’Assistance Physique ». Ce sont des dispositifs ou robot d’assistance pour soulager et compenser les efforts ayant pour vocation de réduire les risques d’apparition de TMS en réduisant la charge physique ou en la répartissant.
Un exosquelette est un dispositif d’assistance physique. Par définition, un exosquelette est un squelette externe doublant le squelette interne humain ayant pour but d’assister dans la réalisation d’une tâche en soulageant les efforts musculaires. Très souvent, il est ciblé sur une partie du corps : le dos, les membres inférieurs, le cou, les doigts.
Initialement développés dans le domaine militaire et médical, ils sont apparus petit à petit dans le monde professionnel en commençant par le BTP.
Il existe deux types d’exosquelettes :
Leur conception et le besoin d’une alimentation impliquent un poids plus important, ce qui peut être bloquant dans l’acceptation du dispositif par son utilisateur. Ils sont plus longs à équiper, plus invasifs, plus coûteux, mais apportent un soutien plus efficace dans les situations demandant un effort intense ou encore avec une endurance prolongée.
Des bénéfices sont attribuables aux exosquelettes tels que :
Les inconvénients :
© J- A.Deledda/INRS/2018
Les exosquelettes offrent certains bénéfices dans des conditions extrêmement maîtrisées, pour des gestes répétitifs avec peu de variété de tâches. Cependant, ils ne sont pas une solution miracle et leur mise en place doit être soigneusement pensée en fonction de l’activité, du coût, du confort et des limites d’utilisation.
Leur succès dépendra d’une intégration progressive, d’une adaptation aux besoins réels des travailleurs et d’une formation adéquate pour maximiser les avantages tout en réduisant les inconvénients.
Il est important de rappeler que le port de l’exosquelette ne supprime pas l’effort, mais le transforme en le répartissant autrement. Une étude de l’activité est donc importante afin de limiter ces efforts.
Un exosquelette n’est pas un EPI (Équipement de Protection Individuelle). Pour favoriser son intégration, le suivi d’une méthodologie d’action est fortement conseillé pour éviter les déceptions d’un achat parfois coûteux.
Pour la mettre en œuvre, il est important de se poser collectivement les bonnes questions dans une démarche participative qui mobilisera la direction et l’ensemble des acteurs concernés (production, qualité, opérateurs, SPSTI, Instance Représentative du Personnel…). Ainsi, les questions préalables à se poser sont d’identifier la problématique de l’entreprise, savoir si les problèmes peuvent être éliminés à la source, si des moyens de prévention collective sont envisageables et enfin si l’exosquelette peut convenir comme moyen de prévention individuelle. L’analyse de l’activité des salariés est, à ce stade, indispensable pour identifier les tâches
nécessitant un exosquelette. La caractérisation des fonctions de l’exosquelette par l’intégration de critères objectifs dans le cahier des charges est indispensable pour choisir le modèle d’exosquelette. L’implication de l’utilisateur final est indispensable à ce stade.
Une fois le modèle d’exosquelette choisi, une phase d’expérimentation et d’évaluation de son utilisation est fondamentale. L’appropriation par l’opérateur, l’utilité de l’exosquelette quant à la tâche à réaliser, sa facilité d’emploi de l’équipement, l’impact sur l’environnement et la sécurité de l’utilisateur lors de son utilisation sont alors à évaluer. La prise en compte du ressenti des opérateurs est indispensable pour chacun des critères. Cette période devra durer suffisamment longtemps pour permettre aux utilisateurs de se familiariser avec l’équipement, d’apprendre à l’utiliser.
Après l’acquisition définitive de l’exosquelette une évaluation à court, moyen et long terme sera alors à organiser pour remettre en question les apports de l’équipement et interroger différentes dimensions liées aux opérateurs (santé, satisfactions…), à la structure (turn-over, absentéisme…) et à l’activité (changements techniques, humains, organisationnels…).
Le retour d’expérience des mises en place réussies d’exosquelette démontre que cette démarche méthodologique est structurante et indispensable. Les situations de travail où cet équipement s’est avéré efficace concernent des situations à tâche unique, répétitive et où les contraintes biomécaniques sont prédominantes. Elles ne concernent ainsi toujours qu’une partie des contraintes et des situations de travail.
Références biblio :
INRS – ED 6295 – 10 idées reçues sur les exosquelettes
INRS – ED 6315 – Acquisition et intégration d’un exosquelette en entreprise
INRS – ED 6416 – Repères méthodologiques pour la sélection d’un exosquelette professionnel
INRS – ED 6531 – Nouvelles technologies d’assistance physique (exosquelettes, robots…)
INRS – Vidéo : « Exosquelettes au travail. Comment s’y préparer ? » : https://www.youtube.com/watch?v=AoNkk02XiA4
INRS – Revue Travail & Sécurité – Novembre 2019 – Les exosquelettes
INRS – Note scientifique et technique – Octobre 2017 – Les robots et dispositifs d’assistance physique : état des lieux et enjeux pour la prévention
AFNOR – Norme NF X35-800 – Méthode d’intégration des dispositifs et robots d’assistance physique à contention de type exosquelette